Satyre et Bacchante

Charles Baudelaire lui reproche l'état pitoyable de la sculpture aujourd'hui et prétend que son talent est froid et académique, tandis que Gustave Flaubert estime qu'il est un vrai Grec, le plus antique de tous les modernes, un homme que rien ne distrait, ni la politique, ni le socialisme, ni Fourier, ni les Jésuites [...], et qui, comme un vrai ouvrier, les manches retroussées, est là pour faire sa tâche du matin au soir avec la volonté de bien faire et l'amour de son art. Tous deux parlent du même homme, l'un des artistes majeurs du romantisme tardif et le roi des sculpteurs sous la Monarchie de Juillet : Jean-Jacques Pradier (23 mai 1790 - 4 juin 1852), plus connu sous le nom de Jacques. Ce groupe de marbres réalisé par l'un des plus grands sculpteurs romantiques fit scandale au Salon de 1834. Le gouvernement refusa l'acquisition, le comte Anatole Demidoff qui l'acheta et l'emmena en Italie. On voulait reconnaître les traits de Pradier et de sa maîtresse Juliette Drouet. Un classique jugé licencieux sur la Bacchante couronnée de feuilles de vigne, alanguie est renversée contre le satyre, facilement reconnaissable à ses pattes de bouc et à son visage. La Bacchanale, procession de Bacchus est accompagnée de scènes de folie dans lesquelles la Bacchante ivre s'abandonne à ses sens dans les bras de l'homme animal qui la découvre.